J’ai choisi de travailler à partir d’une œuvre de l’artiste Nam June Paik. C’est un artiste coréen né le 20 juillet 1932 à Séoul, en 1964 il émigre aux Etats-Unis, il meurt en 2006 à Miami. Il a au départ étudié la musique électronique. Il a travaillé à Radio-Cologne avec le compositeur allemand et pionnier de la musique électroacoustique Karlheinz Stockhausen. Il côtoie l’avant-garde de l’époque à savoir : Cage, Cunningham, La Monte Young et le couple Christo et Jeanne-Claude.
Il est le pionnier de l’art vidéo, dès 1963 il mêle des instruments de musiques et des TV dans ses installations. Dans son travail il joue sur la manipulation du son et de l’image, ainsi ses œuvres saisissent la perception du spectateur par une cacophonie visuelle et des arrangements sonores. Il a fait partie du mouvement FLUXUS.
Une œuvre hommage avec les principes de la république française.
Dans un premier temps je raconterai l’histoire de l’œuvre et de son contexte de création, et dans second temps je ferai la description et l’analyse de cette dernière. I l’histoire de l’œuvre contexte de création
->
L’œuvre que j’ai choisi est « Olympe de Gouges in la fée électronique », elle fait en réalité partie d’un ensemble de création de N.J. Paik, qui répond à une commande de la ville de Paris pour le bicentenaire de la révolution française. Elle date de 1989, mesure 300x200x50cm, elle est conservée à Paris au Musée d'Art Moderne. Pour les 100ans de la révolution française le gouvernement de la IIIe république décidait de faire une exposition universelle. Pour cette occasion, il souhaités l’édification d’un monument encore jamais vu : la tour Eiffel.
Rappel : Olympe de Gouges (7 mai 1748 – 3 novembre 1793) était une femme de lettre et une femme politique française. Elle est la créatrice du premier féminisme français. Elle écrit seule la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur le modèle de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retirés. Ainsi, elle écrivait : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. » La première, c’est elle qui obtient que les femmes soient admises dans des cérémonies à caractère national, « la fête de la loi » du 3 juin 1792 et la commémoration de la prise de la Bastille du 14 juillet 1792. Elle fut guillotinée le 3 novembre de la même année pour avoir tenu tête notamment à Robespierre et Marat et avoir écrit des textes offensifs à leur égard.
Dans le dispositif de N.J. Paik il y a 5 œuvres, ce sont des sortes de « robot – réincarnation » de Rousseau, Voltaire, Robespierre, Diderot et donc aussi d’Olympe de Gouges. Il y a deux cents téléviseurs en tout, pour symboliser le bicentenaire de la Révolution, qu'il répartit entre le monument principal et les cinq robots.
Le lieu d’exposition choisi, a engendré le choix du titre chez l’artiste. Il s’agit de la salle que Raoul Dufy avait peinte pour l’exposition universelle de 1937, il l’avait nommée « la fée électrique ». Nam June Paik a donc réutilisé cette particularité pour le titre. ->
II description-analyse d’olympe de gouges
Olympe de Gouges in la fée électronique est constituée de 12 postes de TV couleur en bois, d’un lecteur de vidéodisque laser, de tissu et de fleurs en tissu.
Les TV sont empilées de façon à former une silhouette, certes robotique, mais humaine. Elles fonctionnent et font toute défiler les mêmes images, qui n’ont en soi rien à voir avec le sujet de la Révolution Française. Les fleurs et les bouts de tissus bleu, blanc et rouge sont disposés sur sa « poitrine » telle une cocarde tricolore.
Sur les flancs de la structure on peut y voir des idéogrammes chinois qui retracent la devise d’Olympe de Gouges avec les mots : « femme française, bonté, liberté, passion et vérité ».
La posture dans laquelle se trouve cette dernière fait un peu penser à une pose de mode dans un défilé.
Dans cette œuvre Paik se sert de la vidéo comme les sculpteurs se servent du marbre. Il créée ses images à partir du synthétiseur PaikAbe qu’il a mis au point en 1969 avec l’ingénieur Shuya Abe, qui lui permet de manipuler ses images à volonté. Ce sont des distorsions d’images, nous pouvons ici citer Vasarely et l’Op art en général.
Il faut savoir que Nam June Paik c’est mis à travailler avec les télés lorsqu’un jour il a posé un aimant derrière et que l’image c’est déformée.
Elle est en quelque sorte une œuvre spectacle, les télévisions captivant forcément les visiteurs. Elle a une posture qui rappelle "la Liberté guidant le peuple" de Delacroix.
Ce projet permet à l’artiste de pouvoir exprimer le fondement de son travail et de ses pensées, ce projet a été pour lui un déclic. Liberté – Egalité – Fraternité. Olympe de Gouges tel qu’il l’a construite et une nouvelle Marianne, elle porte les valeurs de notre République, les couleurs du drapeau par exemple. Mais ce personnage représente aussi la volonté de l’égalité par ses actions féministes et autres, la liberté parce qu’elle est une libre penseuse, et la fraternité parce qu’elle était pour un respect mutuel des différences. L’artiste place Olympe de Gouges sur le même plan que les autres personnalités de la révolution française, en effet elle est présentée comme patriote au même titre qu’eux. Comme une reconnaissance. Pourquoi le robot-réincarnation de Robespierre est-il représenté avec une lame, telle la guillotine sous le cou alors qu’Olympe de Gouges, elle aussi décapitée, non ?
Selon moi c’est à cause du fait qu’elle représente les valeurs de la République. Ces dernières ne meurent jamais, elles sont éternelles, le personnage historique, à travers l’œuvre de Paik devient donc une icône intemporelle. Le fait qu’elle incarne ces valeurs, lui a survécut, alors que de Robespierre on ne se souvient que de son personnage historique et que de son exécution.
Nam June Paik a fait d’autre robot pour la famille-révolution, Danton, Marat, et David, mais ces créations ont été faites pour un musée de la Ville de Montréal. Les hommages contenus dans l’œuvre sont nombreux, le premier est évidemment ce pour quoi elle a été commandée : le bicentenaire de la révolution française, les femmes de la révolution française et par là à Olympe de Gouges, aux valeurs de la république Française, et à Raoul Dufy.
Nous pouvons donc conclure que cette œuvre est une commande réussie et porte réellement les valeurs de la République française. - Louise Piffault (2012-2013)
Voici réunis un artiste coréen, figure majeure de l'art contemporain et une femme de lettres qui vécut et mourut sous la Révolution française. L'œuvre ici présentée évoque cette femme au destin hors du commun, morte sur l'échafaud. Olympe de Gouges, féministe et révolutionnaire, aurait sans doute approuvé le choix d'un portraitiste aussi peu conformiste, aussi rebelle qu'elle le fût elle-même. Nam June Paik voyait en l'art un avatar de la vie : insaisissable, drôle, ironique, ouvert sur le monde. Usant de l'image électronique comme de peinture et de l'écran de télévision comme d'une toile, Nam June Paik engage, dès ses premières performances dans les années soixante, l'histoire de l'art sur la voie féconde de l'art vidéo. Sur chaque écran, des images défilent et le regard se perd dans la succession des détails que l'œil ne peut isoler ou arrêter. Collages d'images qui forment un tout dans l'esprit d'un spectateur devenu acteur d'un spectacle sans cesse renouvelé. Nam June Paik, « peintre » mais aussi sculpteur, empile les téléviseurs et crée un robot puis des familles de robots formant des réseaux de connexions, symboles d'une communication possible entre les générations et les continents. « Olympe de Gouges » appartient à la famille des robots de la Révolution, nés d'une commande de la Ville de Paris pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution française. La femme n'eut pas la vie longue. Éphémère, l'exposition « La Fée électronique » le fut aussi, qui vit se déployer la statue d'« Olympe de Gouges » dans la salle Dufy du musée d'Art moderne de la Ville de Paris aux côtés de quatre autres de ses frères révolutionnaires. Aujourd'hui, le robot demeure. « Olympe de Gouges » fait partie des collections du musée d'Art moderne de la Ville de Paris qui nous a, pour composer ce dossier, généreusement ouvert ses portes et ses archives.
'백남준 50대 (1982-91)' 카테고리의 다른 글
[백남준] 1984년 일본 도쿄 소게쓰[草月]홀 '보이스'와 협연 (0) | 2024.09.25 |
---|---|
[백남준] 퐁피두 전시, 전례(족보) 없는 미술양식, '비디오아트' 창안 (3) | 2024.09.25 |
[백남준] 90년 보이스 추모굿, 장-폴 파르지에 영상 '늑대의 걸음' (1) | 2024.09.22 |
[백남준] 1984년 홍라희 여사로부터 고맙다는 인사의 글 받다 (0) | 2024.09.19 |
[백남준] 1988년 기자들과 만남에서 웃음보 만들다 (0) | 2024.09.18 |